Il y a deux catégories d’individus : ceux qui divisent l’humanité en deux catégories… et les autres. Sommes-nous des êtres binaires, condamnés à tâtonner entre le bien et le mal, l’ordre et le chaos, la vérité et le mensonge ? Ou sommes-nous tout cela – et son contraire ? 

Pas perdus, vies gagnées

Nous n’aurons pas assez d’une vie sur Terre pour explorer notre myriade de facettes, et c’est ce qui rend l’aventure humaine à la fois précieuse et douloureuse. Alors, vite ! Exprimons qui nous sommes, faisons des choix qui nous définiront, aux yeux des autres et de nous-mêmes. Mais comment choisir sans se limiter?

Certaines dichotomies remuent nos existences, et se transforment parfois en dilemmes suffocants. Conformité ou authenticité ? Carrière ou passion ? Liberté ou sécurité ? Nomadisme ou sédentarité ? Monogamie ou polyamour ? Rationalité ou intuition ?

Nous devons choisir, en permanence. Or choisir c’est renoncer. Il va donc falloir dégommer des tas de désirs, de « peut-être » qui nous faisaient rêver. Mais sommes-nous des petits soldats paumés dans un no man’s land de potentialités, devant tirer à bout portant sur toutes ces jolies injonctions ? « Ne t’attache à rien, explore la vie ! » « Assure tes arrières, épargne, fonde un foyer ! » ; « Embrasse ta liberté ! »…  Ne serait-il pas possible de concilier les opposés et d’éviter ce carnage ? 

En tant que somme d’histoires dont on se convainc d’être les héros, la vie est une grande fiction, dont le titre pourrait être « C’est mon choix », et le sous-titre « Euh… enfin, je crois. » Parmi mes proches et mes clients, les destins en cours sont tissés d’aspirations et d’inclinaisons si variées, qu’ils en deviennent fascinants. Observer comment les apparences et les étiquettes sont exhibées en vitrine, tandis que le reste se vit en coulisses, rempli de doutes et d’oscillations, est captivant. Il y a souvent un écart immense entre les discours que nous tenons et ce qui se trame à l’intérieur de nous. Les choix que nous faisons au fil des années, impulsifs au départ, deviennent de plus en plus rationnels, et se transforment en moteurs bien rodés. Ils nous permettent de faire tenir tout le reste – même (surtout) quand on n’y adhère plus.

Je suis un artiste bohème qui trouve l’inspiration dans chaque coin de rue – Je suis un parent solo qui jongle entre les responsabilités familiales et professionnelles. – Je suis un sportif passionné qui repousse sans cesse ses limites – Je suis un parent dévoué qui soutient mes enfants à chaque étape de leur vie. – Je suis une entrepreneuse ambitieuse qui construit son empire tout en assurant son rôle de mère – Je suis une citoyenne engagée qui lutte pour l’égalité et la justice…

Mais comment faites-vous pour savoir qui vous êtes et le porter avec autant d’assurance aux yeux du monde ? Ah, vous aussi, vous faites « comme si » ? Et puis, quand le jour s’obscurcit, vous faites défiler sur vos écrans scintillants la vie des autres, et vous observez… toutes ces atmosphères qui ne sont pas les vôtres, tous ces possibles que vous n’avez pas explorez. Et ça vous fait rêver, songer, regretter…? 

Nous avons tous des « amis » que nous trouvons plus sûrs d’eux, plus libres, moins paumés, plus ambitieux, mieux entourés… À quoi nous mènerait-il de les envier ? À rien, ce serait même coûteux en termes d’énergie et de bien-être. Inspirons-nous plutôt d’elles, d’eux, de leurs fictions, de leurs astuces pour naviguer dans ce bac à sable existentiel. Après tout, eux aussi ont dû renoncer, abattre des promesses alléchantes. Et peut-être que nous sommes, quelque part dans le cimetière de leurs possibles, ce « peut-être » magnifique qui les faisait rêver ?

Ce qui est beau dans ce monde, c’est que nous nous pensons limités alors que nous pouvons en réalité vivre mille vies, à travers celles des autres, qu’elles soient dans les livres, les films ou sous nos yeux. Le seul véritable choix, selon moi, c’est celui de se laisser inspirer, traverser, imprégner par la vie des autres.

Célébrons notre capacité à être à la fois des êtres restreints et infinis, et honorons les choix que nous faisons… sans jamais perdre de vue les possibilités qui se trouvent dans les marges de notre existence.

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